|20 Premiere temptation diabolicque qui s’appelle infidelité et aveuglement de foy.

[2r] |21Temptationum itaque hujusmodi primam hec specificat figura que sit in fide eo quod fides totius humane salutis existat initium et fundamentum, |22teste Apostolo, qui ait : |23« Fundamentum aliud nemo ponere potest. » |24Et alibi idem dicit : |25« Impossibilie est sine fide Deo placere. |26Qui enim non credit, jam judicatus est. » |27 Cum ergo talis tantaque in fide existat vix quod sine ea nulla salus esse potest, |28 ideo humani generis inimicus, dyabolus, totis viribus hominem in extremis a fide totaliter avertere nititur. |29 Viribus saltem ad deviandum in ea aut aliquibus erroribus superstitciosis vel heresim sapientibus laborat decipere moriturum.

|30 S’ensuit la declaration de la premiere figure.

|31 Comme il soit ainsi que, selon la doctrine de sainct Pol l’apostre, |32 « la foy soit le fondement et le commencement sans lequel nul homme ne femme ne peult estre saulvé ne aller au benoist royaulme de Paradis », |33 car, comme il est dist en ung aultre passaige, |34 « il est impossible sans foy plaire a Dieu », |35 car, comme dit sainct Jehan l’Evan[2v]geliste en sa canonique |36 « Qui ne croist en la foy du benoist Saulveur, il est jugé a dampnation eternelle », |37 comme il soit doncques que telle vertu soit en la foy que sans elle nul ne peult estre saulvé, |38 pour ce, le dyable, ennemy de nature humaine, a la mort se parforce de faire errer les catholicques en la foy et les desvier du chemin de paradis par erreurs et faulces supersticions |39 et mesment es saiges, comme il appert en l’istoire de Salomon.

[3r] |40 Premiere consolation angelicque contre la premiere temptacion, c’est assavoir illumination de foy.

|41 Has siquidem dyaboli illusiones, terrores et persuasiones oimnes pretactas bonus catholicus nequaquam timere sed firmissime in vera fide et sancte Matris Ecclesie unitate et abedientia viriliter perseverare debet usque ad finem vite sue. |42 Ut igitur infirmus ad fidei constantiam annuetur et infestantes demones fugam ab eo recipient erit utile atque bonum ut Symbolum Fidei circa agonizantes alta voce dicatur et pluries repetatur. |43 Debet etiam ad fidei constantiam animare fides antiquorum fidelium, scilicet Abraham, Ysaach, Jacob, |44 et aliquorum fidelium, scilicet Job, Raab, meretricis, |45 Achior |46 et similium apostolorumque, martyrum, confessorum et virginum qui, par fidem, Deo placuerunt.

|47 Les diverses temptations, illusions, terreurs et persuasions dessus dictes le bon chrestien et catholicque en nulle maniere [4r] ne doit doubter |48 mais fermement, en vraye foy et en l’union et vraye obedience de nostre Mere saincte Eglise, comme bon champion et batailleur, doit perseverer. |49 Et, affin que le malade a la constance de la foy soit animé et couraigé et que les mauvais espritz qui le infestent s’enfuyent et le delaissent en paix, |50 ce sera chose proffitable et bonne que a haulte voix l’on die le Symbole de l’Eglise, c’est a dire le grand Credo et le petit, et le dire souvent, |51 car la confession de nostre saincte foy est moult desplaisante a l’ennemy d’enfer. |52 Et ainsi le malade doibt regarder la grant foy des Peres de l’Ancien Testament, come de Moÿse, de Abraham, de Jacob et d’aulcuns payens comme fut Job. |53 Et aussi, il doit regarder la grande foy des martyrs, des vierges, des confesseurs, par laquelle ilz ont moult pleu a Dieu, et ainsi y vaincra le dyable, ennemy de nature humaine.


21 Leçon non conservée : initium est fundamentum
23 Note : Paul, 1re Épitre aux Corinthiens, 3, 11
25 Note : Paul, Épitre aux Hébreux, 11, 6
26 Note : Jean, 3, 18
27 Note : Cum ergo en ajout manuscrit interlinéaire
29 Leçon non conservée : ad demandum in
32 Note : Paul, Première Épitre aux Corinthiens, 3, 11
34 Note : Paul, Épitre aux Hébreux, 11, 6
36 Note : Jean, 3, 18
39 Note : Suivent 14 lignes laissées en blanc.
40 Note : Une illustration pleine page sur le 2v
41 Leçon non conservée : pretacta
42 Leçon non conservée : infirmi
44 Leçon non conservée : yop man meritrices
53 Note : Suivent 5 lignes laissées en blanc.