[bviij v]

|347 Bien utile conclusion de ceste salutaire doctrine.

|348 Ce le moriteur laborant en agonye et extremis peult parler et avoir usance de raison, |349 il doyt ses oraison expandre a Dieu, |350 premier invocquer et prier que, par sa tres estimale misericorde et par la vertu de sa passion, il le daigne recepvoir en sa grace. |351 Depuis, priera par toute diligence la Vierge Marie |352 pour sa patrone et moienneresse |353 et, aprés, tous les saintz anges et, par especial, l’ange en sa propre garde deputé |354 et, en oultre, les apostres, martirs, confesseurs et vierges et toutesvois ceulx ou celles plus singulairement qu’il a eu en dilection et reverence, |355 desqueulx le ymage, de la saincte croix et de Nostre Dame luy seront mys au devant.

|356Item, il dira trois foys cestuy vers : |357  ‘Se tu as desrompu mes loyens, |358  je te sacriffiray l’ostie de louange.’ |359 Car ses vers, selon Cossidore, est de tel vertu et efficace que les pechés de la personne luy sont pardonnés en la fin, par vraye confession devotement soit dit. |360Item, die trois foys ses motz ou semblables, les queulx on attribue a saint Augustin : |361 « La paix de Nostre Seigneur Jhesucrist et la vertu de la tres benoiste passion et le seigne de la croix et la tres entiere purité, integrité de la tres saincte mere de Dieu, la Vierge Marie, |362 et la benediction de tous les sainctz et sainctes, la garde des anges, ensemble les intercessions et suffraiges de tous les esleuz de Dieu |363 soient entre moy et mes ennemys visibles et invisibles en ceste heure de ma mort. |364 Amen. » |365 Et, comme ainsi soit que le salut est et conciste en son diffiniement de ce monde, chescun se doyt soingneusement pourvoyr d’ung bon, devot, saichant, feal et ydonne amy, |366 qui luy assiste en ceste necessité et conforte a constance de vraye foy, pacience, devotion et perseverance, |367 le movent et incitant a bon devoir, couraige et adressement de cueur a Dieu et aussi a sa doulce mere, en priant pour luy feablement en son agone et trespas |368 et, aprés, par bonne oroisons et commendacions, lequel luy peult moult valoir a sa salvation et pour tel assistant au malade chose de tres grant merite tribue aussi, [bix r] vauldroit comme pour luy. |369 Mais on en treuve peu de telz qui, en sa mort, ne si feablement assistant et trouvé, a leurs prochains amys, |370 les interrogans et hortans, remonstrant et admonestant a leur derrier salut et perpetuelle salvation. |371 Et, pour ses prieres, lors et aprés, ayent heure de prier et faire prier comme besoing est |372 et, par especial, quant le malade ne s’adonne et ne veult bonnement encores mourir. |373 Si est a doubter que les mourrissans, bien souvent, en ses tres dangereux article de mort, se portoient meschanment a apareillier et precipiter sans bonne conduite et convenable adresse.

|374 Cy finist le tres excellent livre appellé L’art et disposition de bien mourir.


354 Leçon non conservée : que la eu
356 Leçon non conservée : Iter il dire t. ; mes vaines je te sacriffiroy loste de
357 Note : Psaumes, 115, 1617
359 Leçon non conservée : Car ses v. s. Cassidonez est ; devotement tloit doit (Item)
365 Leçon non conservée : le salui est
367 Leçon non conservée : bon devoit c.
368 Leçon non conservée : et comment dacions lequel