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|361 Bien utile conclusion de ceste salutaire doctrine.

|362 Se le moritur labourant en agonye et extremité peut parler et avoir usance de raison, |363 il doit ses orisons espandre a Dieu. |364 Premiers le invoquier et pryer que, par sa tres inestimable misericorde et par la vertu de sa tres sainte passion, il le daingne recepvoir en sa grace. |365 Depuis, clamera par toute diligence la glorieuse Vierge Marie |366 pour sa patrone et moyenneresse, |367 aprés, tous les sainctz anges et par especial l’ange a se propre garde deputé, |368 en oultre, les apostles, martirs, confesseurs et vierges et toute voix ceulx ou celles plus singlierement qu’il a eu en dilection et reverence, |369 desquelz les ymages et l’ymage de la sainte croix et de Nostre Dame lui seront mis au devant.

|370Item, il dira trois fois cestui vers : |371  « Sire, tu az desrompu mes loyens. |372 Je te sacrifiray l’ostie de loenge. » |373 Car ce ver, selon Cassidore, est de tel vertu et efficace que les pechiés de la persone lui sont pardonnéz se, en fin par vraie confession, devotement soit dit. |374Item, die trois fois ces moz ou semblables, les quelz on attribue en summe a saint Augustin : |375 « La paix de Nostre Seigneur Jhesucrist et la vertu de sa tres benoite passion et le signe de la sainte croix et la tres entiere puraine integrité de la tres saincte Mere la Virge Marie |376 et la benediction de tous les sains et sainctes, la garde des anges ensamble les intercessions et suffrages de tous les esleüs de Dieu |377 soient entre moy et mes ennemis visibles et invisibles en cest heure de ma mort. |378Amen. » |379 Mais, se l’agonisant ne scet dire les orisons, |380 aucun des presens illec les pourra de haute intendable voix pour lui dire ou aucunes devotes hystoires et vertueuses choses a ce propost servant, es quelles le morisant soloit avoir devote delectacion. |381 Et il meÿmes les advoera et dira de ceur et desir, pryant aussi le mieulx qu’il poulra et saura.

|382 Et, come ainsi soit que le salut de la personne est et consiste en son definement de ce monde, |383 chacun se doit soingneusement pourveoir d’un bon devot sochon, feal et ydoine ami, |384 qui lui assiste en ceste necessité et conforte, a constance de vraye foy, pacience, devotion et perseverance, |385 l’esmouvant et incitant, a bon devot corage et adrechement de ceur, a Dieu la sus, sa doulce mere, etc., |386 et pour lui priant feablement en son agonie et trespas et aprés par bonnes orisons et commendacions, |387 le quel lui peut moult valoir a sa saulvacion et est pour tel assistant au moritur chose de tres grand merite, come aussi voulroit qu’on feïst pour lui. |388  Mais, laz, on trouve pau de telz |389 qui en la mort ensi feablement assistent et secourrent a leur proixmes et amis, les interroguans, exhortans, remonstrans et amonestans a leur darrain salut et perpetuelle saulvacion |390 et pour ce pryent lors et aprés ayent oire de pryer et fere pryer come besoingz est, |391 par especial quant le morisant ne s’i adonne et ne veut bonnement encore morir. |392 Si est a doubter que les ames des morissans bien souvent en ce tres dangereux article de mort se poulroient meschanment perillier et precipiter sans bonne conduite et convenable adreche.

|393 Bonne remonstrance par figure et l’exposition par escripture.

|394 De chose utile et necessaire est cest miroir vrai exemplaire.

|395 Si entendéz a bon desir pour bien vivre et bien morir.


361 Leçon non conservée : recepour
370 Leçon non conservée : sacrifirai lostre de
371 Note : Psaumes, 115, 1617
375 Note : Référence non identifiée.
379 Leçon non conservée : de hauce i. ; esquell
385 Leçon non conservée : pour priant lui f.
388 Leçon non conservée : proixmos
391 Leçon non conservée : poulroient oneschanment perillier ; conveable