[Chinc temptacions]

|163 Il est assavoir que ceulx qui moeurent ont, en l’article de la mort, plus griefves temptacions et telles que jamais ilz n’eurent pareilles en leur vye. |164 Et sont lesdites temptacions chinc principalles.

8 v] |165  Notes sur ce mot plus griefves, c’est a entendre pour ce que quant deffault a se neantisse vigoeur de nature ou que nature se affloiblist de ses forces, |166 lors se ravigoeure l’esperance et la fiance de l’adversaire, car c’est cellui dont il est escript : |167 « Il est mensongier et son pere, c’est assavoir le pere de mensongne, ne s’est pas arresté en sa verité baillee, |168 ains il a pechié dés le comenchement de toutes choses ».

|169 Certes, lui tout enragé s’efforce de subvertir par erreurs la premiere salut de l’humain lignage, fondee d’icelle verité dont elle est tresbuchie, |170 comme il appert au .iije. Livres des Roys, le dernier chapitre : |171 « Je saillieray hors et seray ung esperit mensongier en la bouche de tous ses prophettes ». |172 Et, pour tant, dist Crisostome sur saint Mathieu : |173 « Il est aucune fois ottroié de dire vray affin que une grand mensongne soit loee par une petite verité ».

|174 La premiere.

|175 La premiere temptacion est en la foy |176 pour ce que la foy est le fondement de toute salut, |177 car foy est le premier fondement de toutes choses qui font a esperer |178 et est une chose impossible de plaire a Dieu sans [9 r] foy. |179 Et, quant la foy est soubstraitte, il ne demoeure riens en l’homme qui lui puist estre prouffitable a la salut eternelle. |180 Pour tant dist on : « L’homme apostat est inutile et foy est la vie de l’ame. »

|181 A ce propos list on es Epittres de saint Pol aux Ronmains : |182 « Le justice vit de la foy comme tous les membres et les parties de l’homme perdent la disposicion qui leur est deue quant la vie corporelle est substraitte ». |183 Et dist l’Apostre |184 qu’« Il n’est homme qu’il puist mettre aultre fondement ». |185 Saint Augustin aussy dist que |186 « Foy est le fondement de tous biens et commenchement de la salut humaine ».

|187 Item, Johel dist en son .iije. chapitre : |188 « Qui ne croit point il est jugié ». |189 Comme doncques une telle et tant grande force soit en la foy que sans elle nulz ne poeult estre sauvé, |190 pour ceste cause le diable, de toute sa puissance, s’esforce de destourner du tout d’elle l’homme qui labeure estant en sa fin |191 ou au mains de le fourvoier d’elle ou de le decepvoir par aucunes erreurs supersticieuses ou par heresies.

|192  Notes sur ce mot labeurs : |193 pour ce que [9 v] l’ennemy d’enfer envieulx de la salut predestinee a l’umain lignage dés les commenchement de toutes choses persevere ancore tousjours a decepvoir le plus enferme sexe de la char humaine et de la seduire a la desfiance de la divine menace dont procede sa dampnee obstinacion.

|194 Certes, tout bon et leal chrestien est tenu, a tout le mains au par dedens de croire non mie seullement les principaulx articles de la foy, |195 ains aussi de approuver la sainte Escripture en tout et par tout et doibt estre subgict a la saincte Eglise de Romme et permanent fermement en toutes ces choses. |196 Aultrement si trestost qu’il commence a errer en aucunes des choses dessus dites, |197 il se desvoye aussi tost du chemin de son salut et de la vie eternelle.

|198 Toutesfois, il est assavoir sans nul doubte |199 que, en ceste temptacion et es aultres ensuivans, le diable d’enffer ne poeult nullement sourmonter quelque homme que ce soit |200 en tant qu’il a l’usage du franc arbitre bien disposé, se il ne se consent de son bon gré.

|201 Pour ce, dist l’apostre saint Pol : |202 « Ne donne point de lieu [10r] au diable. » |203 Et aillieurs est il escript : |204 « Resistes au deable et il s’en fuyera ariere de vous. » |205 Tout bon chrestien, doncques, ne doibt en riens cremir les illusions, les terreurs et les persuasions du diable ne leur baillier consentement, |206 car il est mensongier et son pere aussi comme il, celle meismes verité le tesmongne, |207 ains persevere vaillanment et moeure seurement en la tresferme foy, union et obedience de nostre Mere sainte Eglise.

|208  Notes sur ce mot obedience du siege apostolique, fondee en la foy de l’Eglise ronmaine, |209 que c’est une chose a ung chascun chrestien pour la necessité de son salut, |210 pour ce que, par icelle, l’acteur de nostre salut continue son serement qu’il jura a Abraham, nostre pere, qu’il se donneroit a nous en sacrement et verge de la direction de son royalme sacerdotal selon l’ordre de Melchisedech, |211 selon ce qu’il est escript en saint Mahieu, le .xvje. chapitre : |212 « Tu es Pierre et sur celle pierre je ediffieray mon Eglise et te donneray les clefz du royalme des cieulx ». |213 C’est une chose prouffitable et bonne, come [10v] il est acoustumé de faire en aulcunes religions, que le Simbole de la foy est assavoir quicunques vult salvus esse, et cetera, |214 et se dit a haulte voix et se repette souventesfois emprés ceulx qui labeurent a la mort, |215 affin que par ce le malade soit encouraigié a la constance de la foy et les deables qui resongnent a l’onir soient dechaciéz.

|216 Certes, a la constance de la foy doibt principallement encouragier le malade la foy des anciens catholiques, |217 c’est assavoir Abraham, Ysaac et Jacob, |218 samblablement la foy d’aucuns payens comme Job, Raab, fole femme publicque, |219 Achor et aultres, |220 et aussy la foy d’aucuns payens, des apostres, de innumerables martirs, conféz et vierges, car, par foy, tous les anciens et ceulx de maintenant ont pleu a Nostre Seigneur, |221 que pour ce que, comme il est dit cy dessus, c’est une chose impossible de plaire a Dieu sans foy.

|222 Item, a ce doibt samblablement induire le malade le double prouffit de la foy. |223 L’un si est que vraye foy poeult toutes choses, |224 tesmoing Nostre Seigneur en l’Evangille qu’il dist : |225 « Toutes choses sont possibles a cellui qui croit. » |226 L’aultre est que vraye foy impetre toutes choses, |227 comme Nostre Seigneur meismes dist : |228 « Tout quanques vous [11r] demanderés en depriant, creés que vous le obtenrés, |229 car, se vous disiés a une montaigne qu’elle se bougast, si feroit elle », |230 si comme les mons Caspiens se assamblerent en ung a la priere de Alixandre.

|231 La seconde.

|232 La secunde temptacion est le desespoir, |233 qui est contre l’esperance et la confidence que l’homme doibt avoir en Dieu, |234 car, quant le malade est tourmenté en son corps de diverses doleurs, |235 lors le diable lui baille doleur sur doleur |236 en lui mettant au devant par toutes les manieres qu’il poeult ses pechiés |237 affin qu’il le induisse en desesperacion.

|238 Item, selon ce que dit Innocent en son livre De la Vilité de la condicion humaine : |239 « Chascun chrestien, tant bon que mauvais, ainchois que son ame isse hors de son corps, voit Jhesucrist mis en la croix, |240 mais les mauvais le voient a leur confusion |241 affin qu’ilz aient vergoingne qu’ilz n’ont point le fruit de redempcion ». |242 Il est aussi assavoir |243 que le deable d’enffer represente en l’article de la mort a l’homme ses pechiés, |244 meismement ceulx qu’il a perpetré et ne les a point confessé, |245 affin que par ainsi il le tire en desesperacion.

|246 Toutesfois, nul ne se doit [11 v] pour tant desesperer, |247 posé ores qu’il eust commis autant de larrecins, de robemens et de murdres qu’il y a de gouttes d’eaue et de araine en la mer, |248 meisment se de téz pechiés il n’en n’a point fait de penitance et ne les a point confessés |249 et, qui plus est, se presentement il n’avoit point faculté pour les confesser, |250 et neantmoins il ne se doit point desesperer, |251 car, en ung tel cas, il souffist la seulle contriction de par dedens. |252 Tesmoing le psalmiste David, qui dist |253 que « Dieu ne despitera pas le cœur humble et contrict ».

|254 Pour tant dist saint Augustin en son livre De la parolle de Nostre Seigneur |255 que « On ne se doibt en riens desesperer autant que la pacience de Nostre Seigneur amaine a pacience ».

|256 A ce propos dist Ezechiel : |257 « En quelconques heure que le pecheur plourera, il sera sauvé ». |258 Et saint Bernard dist aussi |259 que « La pitié et misericorde de Dieu est plus grande que nulle iniquité quelconque ». |260 Saint Augustin dist samblablement sur saint Jehan |261 que « On ne se doibt desesperer de personne tant qu’il vive en ceste vie presente, |262 car la crime de desesperacion est cellui seul qu’on ne poeult medeciner ». |263 Et [12r] lui meismes dist aussi |264 que « Les maulx passés ne nuisent point mais qu’ilz ne plaisent ». |265 Nul doncques ne se doit desesperer, ja soit que se lui seul avoit commis les pechiés de tout le monde. |266 Et en cas aussi qu’il lui fust acertené qu’il seroit du nombre des dampnés, |267 pour tant il ne se debveroit point desesperer |268 pour ce que par desespoir ne se fait riens aultre chose se non que par ce que Nostre Seigneur Dieu, le tresdebonnaire, se courouce beaucop plus |269 et les aultres pechiés sont plus fort agrevés et la paine eternelle est augmentee jusques au tempz infinitz.

|270 En aprés, la disposicion de Jhesucrist en la croix doibt induire le malade a la vraye confidence que souverainement il doibt avoir envers Dieu lors il est en l’article de la mort. |271 Et, pour ce, dist saint Bernard : |272 « Qui sera cellui qui ne vendra a esperance et a empetrer confidence |273 s’il consideroit la disposicion de Jhesucrist en la croix », |274 c’est assavoir en regardant comment il a son chief enclin pour baisier, |275 « ses bras extendus pour embracier, ses mains perchies et ouvertes pour donner, ses piés atachiés [12v] pour demourer aveuc nous, son costé ouvert pour nous amer et son corps extendus pour se baillier a nous du tout en tout ».

|276 O bon Jhesu, qui sera cellui qui orra sans pleurer conment ces felons Juifz mirent leurs mains sur vous et loierrent voz mains innocentes en samblance d’un larron pour vous fixer au sacrefice ! |277 En nulle maniere doncques ne se doibt homme desesperer, |278 ains se doit confier plainement en Dieu, |279 car ceste vertu est moult louable et de grant merite devant Dieu, |280 a laquelle enhorte l’Apostre, en disant : |281 « Ne voeulliés point perdre vostre confidence, qui a grande remuneracion » .

|282 En aprés, que nul pecheur, combien grant qu’il soit, ne se doibt point desesperer d’avoir pardon, |283 nous en avons ung tresevident example de saint Pierre, qui renya Nostre Seigneur Jhesucrist, |284 de saint Pol, qui persecuta l’Eglise, de saint Mahieu et de Zachee, publicains, |285 de Marie Magdalaine, pecheresse, de la femme trouvee en adultere, |286 du bon larron pendant en la croix emprés Jhesucrist, |287 de Marie le Egipcienne |288 et de pluseurs aultres pecheurs crimineulx et vicieulx.

|289 La tierce temptacion est impacience, qui est contre charité, [13 r] |290 par laquelle nous sommes tenus de amer Dieu sur toutes choses. |291 Certes, a ceulx qui moeurent sourvient une tresgrant doleur de corps, |292 especiallement a ceulx qui ne moeurent pas de mort naturelle, |293 qui est moult rare, comme experience l’enseigne magnifestement. |294 Ains, bien souvent trespassent d’aulcuns accidens, comme de fievres, d’apostume ou d’aultre maladie griefve, langoreuse et longue. |295 Il y a une maladie qui rend aulcuns si tresimpaciens et murmurans, souverainement ceulx qui sont indisposé a la mort |296 ou qui moeurent envis, |297 que, pluseurs fois, par trop grant doleur et impacience, ilz samblent estre hors du sens et dervés, comme il advient souvent. |298 Par quoy il appert que telz desfaillent de vraye charité. |299 Tesmoing saint Jherosme, qui dist : |300 « Se aucun chiet en maladie doloureuse ou souffre mort trop envis, c’est signe qu’il n’aime point souffissanment Dieu ». |301 Il est doncques neccessité a tout homme qui voeult bien morir que en chascune maladie, combien longue ou briefve qu’elle soit, qu’il ne murmure point devant la mort ou a la mort.

|302 Pour ce, comme dist saint Gregoire en ses Moralles : |303 « Toutes les [13v] choses que nous souffrons sont justes ». |304 Et l’Apostre aussi dist : |305 « Les passions de ce siecle ne sont pas condignes a la gloire ad venir ». |306 Pour tant, c’est injuste chose se nous murmurons d’une juste passion. |307 Et, que le malade doibt estre pacient, il appert par saint Luc, disant : |308 « Vous possesserés vos ames en vostre pacience », |309 car, ainsi comme par pacience se possesse l’ame, samblablement par impacience ou murmure se pert et se dampne l’ame.

|310 Pour ce dist saint Gregoire en une omelie : |311 « Nul murmurant ne possesse jammais le royalme des cieulx ». |312 Ne faillit il mie que Jhesucrist souffrist et ainsi il entrast ou royalme des cieulx ? |313 Et combien plus chascun malade doibt soustenir paciament et volentiers sa povres seulle maladie, qui est plus legiere que maintes enfermetés d’aultrui, |314 meismement que la maladie devant la mort est preques ung purgatoire |315 quant on le souffre paciamment et voulentiers en toute gratitude. |316 Albert dist aussy |317 que « Nous n’avons mie seullement besoing de gratitude es choses qui sont a nostre consolacion, mais aussy en ce qui est a nostre affliction ».

|318 Pourtant dist saint Gregoire : |319 « Et vient par la dispensacion [14r] divine que la plus longue maladie est baillie au plus long vice a ung chascun malade ». |320 Meismement, cellui qui va morir die aveucques saint Augustin, quant il est en grant angoisse : |321 « Sire, brusle moy cy, detrenche moy cy, afin que tu m’espargnes pardurablement ».

|322 Item, saint Gregoire dist : |323 « Dieu envoye pitoiablement la seureté temporelle affin que nul ne infere pas la vengeance eternelle ».

|324 Certes, quant ceste temptacion se combat contre charité, sans laquelle nul ne poeult estre sauvé, |325 pour ce que vraye charité est paciente et soeuffre toutes choses. |326 Tesmoing l’apostre saint Pol |327 qu’« Il fait a Noter et peser grandement que cellui qui dist tout ne excepte riens ». |328 Certes toutes les maladies corporelles se doibvent souffrir par raison de couraige sans murmure et sans difficulté, |329 car, comme dist saint Augustin : |330 « Il n’est riens difficille ne impossible a l’amant ne a cellui qui voeult et poeult une chose ».

|331 La quarte.

|332 La quarte temptacion est la complacence de soy meismes, |333 qui est ung orgoeul espirituel par quoy le deable d’enffer est plus courouchié |334 aux parfais devotz et religieuxses personnes, |335 car, quant il ne[14v] poeult induire ung honme a se fourvoier de la foy ou le mettre en desesperacion ou de le tirer a impacience, |336 lors, il l’assaut par complacence de soy meismes en dardant contre luy les congitcions qui s’ensieuent :

|337 « O combien es tu ferme en la foy ! |338 Combien es tu fort en esperance |339 et combien constant en pacience ! |340 O combien as tu fais de bien ! » |341 Et d’autres telles choses. |342 Mais contre ceulx cy dist Ysodoire : |343 « Ne te enorgueillis pas. |344 Ne te vante pas. |345 Ne te eslieve pas follement. |346 Ne presume riens de toy. |347 Ne te attribues riens de bien, |348 car le complaisance d’ung homme poeult bien estre tant grande que par elle il soit dampné ».

|349 Pour ce dist saint Gregoire |350 que « Quant aucun se ramembre du bien qu’il a fait, lors, qui s’eslieve envers soy, il dechiet envers l’aucteur de humilité ». |351 Cellui doncques qui moeurt doibt estre cauteleux |352 quant il se sent estre tempté par orgoeul, en telle maniere que lors il se humilie et abaisse en pensant a ses pechiés, |353 car il ne scet s’il est digne d’amour ou de haine. |354 Et, affin qu’il ne se despoire, il doibt neantmoins adrechier son cœur envers Dieu par esperance en considerant [15r] et pensant la misericorde de Dieu, qui est sur tous ouvrages qu’il a fait |355 et que Dieu, le tresloial, qui est la verité infallible, nous promist |356 en jurant, par le prophette, disant : |357 « Je vis, dist il, Nostre Seigneur. |358 Je ne veul point la mort du pescheur ». |359 L’onme doncques ensiue saint Anthoine, auquel le diable dist : |360 « Anthoine, tu m’as vainquu, |361 car, quant je te voeul exauchier, tu te abaisses |362 et, quant je te veul abaissier, tu te eslieves ». |363 Ainsy fera doncques ung chascun, tant sain come malade, et, lors, l’ennemi d’enfer sera vainquu et desconfy.

|364 La cinquisme

|365 La .ve. temptacion est celle qui plus traveille les hommes seculiers et les gens vivans charnellement, |366 c’est assavoir trop grande occupacion des choses temporelles et de par dehors, |367 envers leurs femmes, leurs enffans, leurs amis charnelz ou corporelz, leurs richesses et envers moult d’aultres choses qu’il ont trop amé en leur vie. |368 Qui vouldra doncques morir bien et seurement, il doibt mettre arriere du tout en tout toutes choses temporelles et exteriores ou foraynes et se comettre plainement tout a Dieu.

|369 A ce propos dist l’Escot sur le .iiije. Livre des Sentenses : [15 v] |370 « S’aulcun malade, quant il se voit morir, veult morir et se consent plainement a la mort comme s’il l’avoit esleue, |371 en soustenant paciamment la paine de la mort, il satisfait pour tous ses pechiés veniaulx, |372 ains aussi il acquiert aulcune chose ad satisfaire pour ses pechiés mortelz. »

|373 Pour ceste cause est ce une chose moult prouffitable et neccessaire a tel article de neccessité de confermer du tout a la voulenté divine sa propre voulenté conme il appartient. |374 Mais il advient pau souvent que ung seculier, soit ung religieux meismes, se voeulle disposer a la mort |375 et, qui pis est, qui en veulle parler en riens, meismement quant il labeure de fait a la mort, |376 en esperant qu’il eschappera encoirez, qui est en verité une chose tresperilleuse et tresabsourde en ung chrestien homme.

|377 Comme dist le Chancellier de Paris : |378 « Il est cy a Noter que le diable, en toutes temptacions dessus dites, ne poeut jamais constraindre quelque que ce soit ne aucunement avoir pooir |379 affin qu’il lui consente aussi longuement qu’il aura l’usage de raison s’il ne lui veult consentir de son bon gré ». |380 De quoy se [16r] doit garder sur toutes choses non mie seullement chascun bon chrestien, ains aussi tous pecheurs, combien grant qu’il soit. |381 Pour ce dist l’Apostre en sa Premiere Epittre aux Corinthiens, le .xe. chappitre : |382 « Nostre Seigneur est loyal, qu’il ne souffrira point que vous soiés tempté oultre ce que vous poués. |383 Ains il vous fera prouffit aveucques la temptacion |384 affin que la puisséz soustenir ». |385 Sur quoy dist la Glose : |386 « Dieu est loial, |387 c’est a dire veritable en ses promesses, lequel nous fait resister puissamment, prouffitablement et perseveramment. |388 Il nous donne puissance affin que nous ne soions vainquus, grace affin que nous la deservons et constance affin que nous le vainquons. |389 Il donne prouffit, c’est a dire acroissement |390 affin que nous puissons soustenir et que nous ne defailloins, ains que nous vainquons, ce qui se fait par humilité ». |391 Et saint Augustin dist : |392 « Ceulx ne sont pas en la fournage qui n’ont mie le vent d’orgoeul ». |393 L’homme pecheur se humilie doncques desoubz la main de la puissance de Dieu |394 affin qu’il puist obtenir victore a l’aide de Nostre Seigneur en toute temptacion, [16v] maladie, tribulacion de maulx et en doleur jusques a la mort includz.


165 Leçon non conservée : a se neantif se vigoeur
166 Leçon non conservée : est (entre il et escript) mq.
167 Note : Jean, 8, 44.
171 Note : Premier Livre des Rois, 22, 22 (IIIe livre de la Septante).
173 Note : Jean Chrysostome, Du sacerdoce, 1, 5.
174 Note : Dans la marge extérieure, peut-être d’une autre main.
180 Notes : apostast avec le deuxième s biffé.– Proverbes, 6, 12.
182 Note : Paul, Épitre aux Romains, 6, 19-23.
184 Note : Paul, Première Épitre aux Corinthiens, 3, 11.
186 Note : Augustin, De Fide et Operibus, I, 15, 24.
188 Note : En réalité, il s’agit d’un renvoi à Jean, 3, 18.
189 Leçon non conservée : telle est tant
190 Leçon non conservée : qui labeure manque
191 Note : Entre mains et de, il biffé.
192 Leçon non conservée : que répété au début du verso 
193 Note : persevere avec une lettre grattée après le e final.
199 Note : Entre ensuivans et le, que biffé.
202 Note : Paul, Épitre aux Éphésiens, 4, 26-27.
204 Note : Jacques, 4, 7.
212 Note : Matthieu, 16, 18-19.
219 Note : achor avec une lettre grattée après le h.
225 Note : Marc, 9, 23.
226 Note : impetrer avec r final gratté.
228 Note : Marc, 11, 24.
229 Note : Marc, 11, 23.
231 Note : Dans la marge extérieure.
239 Leçon non conservée : ame issi hors –  Note : Lothaire de Segni (Innocent III), De Vilitate condicionis humane, III
253 Note : Psaumes, 34, 20.
255 Note : Bernard de Clairvaux, Sermones in Cantica canticorum, CLXXIX
257 Note : Entre le et pecheur, pl biffé. – Ézéchiel, 18, 21.
259 Note : Bernard de Clairvaux, Sermo XIII.
261 Note : Augustin, Tractatus in Iohannis evangelium.
272 Leçon non conservée : qui me vendra – Augustin, Sermones Ad Fratres In Eremo Commorantes, Sermo XXXII.
276 Note : mirent avec deux lettres grattées entre i et r.
281 Note : Paul, Épitre aux Hébreux, 10, 35-39.
285 Note : À propos de la femme adultère : Jean, 8, 1-11.
292 Leçon non conservée : sont dispose –  Note : Entre mort et ou, ouq biffé.
300 Leçon non conservée : aucun siet en –  Note : trop envis au dessus de la ligne ; dans la marge de droite, d’une autre main : ce langage est mal couchié. Si soit corrigié. – Passage prêté à Jérôme (parfois prêté à Jean) dans de nombreuses versions en latin et en langues vernaculaires, mais non identifiée.
303 Note : Grégoire Ier, Morales sur Job, XVIII.
305 Note : Paul, Épitre aux Romains, 8, 18.
308 Note : Luc, 21, 19 ; en 111, le même passage est attribué au Livre de Sagesse, 8, 7.
311 Note : Grégoire Ier, Homeliae in Evangelia, XIX.
317 Notes : ingratitude avec in exponctué et biffé – Albert le Grand, Enchiridion de virtutibus veris et perfectis, XXV, 4 (De gratitudine).
319 Note : a suscrit. –  Note : Grégoire Ier, Homeliae in Evangelia, XIX
323 Note : Entre infere et pas, l biffé. – Grégoire Ier, Epistula ad Marcellum, V.
324 Leçon non conservée : ceste certes
327 Note : Paul, Épitre aux Romains, 5, 12.
330 Note : Manuel de saint Augustin, XXIV.
331 Note : Dans la marge extérieure, peut-être d’une autre main.
335 Leçon non conservée : de leur tirer
337 Note : Dans la marge extérieure Ceste complacience se poeut entrendre une vaine glorification de biens fais et que, s’elz viennent ou sont mis au devant a aucun, soit haittié ou malade, il doit donc selon saint Gregoire nul bien ne peut estre fait de soy sans toy sire et tout soit delaisse a toy et rien a moy en caractères plus petits.
343 Note : Isidore de Séville, Synonyma, II, 20.
350 Note : Grégoire Ier, Homeliae in Evangelia, I, IV, 1.
354 Note : Au-dessus de ouvrages, œuvres légèrement gratté.
357 Note : Ézéchiel, 33, 11.
359 Note : Référence à Antoine partagée par la plupart des versions en latin et en langue vernaculaire, mais non identifiée.
369 Leçon non conservée : dist lestot sur
370 Note : Jean Duns Scot, commentaires du Liber Sententiarum, 4
376 Note : Entre qu’il et eschappera, esp biffé.
379 Leçon non conservée : sil lui
380 Note : se répété au début de la page suivante ; bon au dessus de la ligne, peut-être d’une autre main ; entre chrestien et ains, bon au dessus de la ligne et biffé.
382 Note : Paul, 1re Épitre aux Corinthiens, 10, 13.
385 Note : Glose de Paul, 1re Épitre aux Corinthiens, 1, 9.
390 Leçon non conservée : ne de defaillons
392 Note : Augustin, Enarrationes in psalmos,CI.
394 Note : Suivent 13 lignes en blanc.