[Le cinquiesme vice par le quel le deable tempte la personne]
|112 Le cinquiesme vice par le quel le deable tempte la personne estant ou lit de la mort, |113 principalment ceulx qui sont mondains et mettent leur estudie aux choses temporelles |114 et ne pensent a autre chose en ce monde que a acquerir rentes, heritages, maisons pour enrichir leurs parens, qui sont cause de les faire aller a dampnation. |115 Et, quant il eschiet qu’il leur vient maladie, soit petite ou grande, mesmes en la fin de leurs jours, si ne laissent ilz point a penser a leurs biens et a demander de leurs affaires. |116 Lors, le deable leur ramentoit : |117 « Tel povre homme te doit de l’argent. |118 Que ne le fais tu contraindre de toy paier ? |119 En endures tu ? » |120 Ainsi mainnent les deables [40v] la creature jusques a tant qu’il ait perdu la parole et n’a point aucunes foiz confession, dont c’est pitié. |121 Et est en grant dangier cil ou celle qui muert en tel estat. |122 C’est grant pitié que pour les biens de ce monde on se vueille dampner. |123 Par aventure, ung jour, aprés sa mort, sera tout son avoir despendu et tout le tresor qu’il avoit amassé sera par autruy entassé.
|124 Tel pour autre tresor amasse
|125 Qui pour lui mesmes feu embrasse.